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Le blog de Michel Bouvard Conseiller municipal d'opposition

Pourquoi j'ai démissionné de mes fonctions d'adjoint

A l’occasion du Conseil municipal du 08 octobre 2012, j’ai tenu à exposer publiquement les raisons de ma démission de mes fonctions d’adjoint, décision prise la semaine précédente ; j’en devais la primeure aux Roquebrunois :

« Monsieur le Maire, Mesdames et MM les membres du Conseil Municipal, Mesdames et MM les citoyens de Roquebrune,

Je remercie la nombreuse assistance qui par sa présence indique clairement l’importance des enjeux pour aujourd’hui et pour demain et rappelle aux élus qu’ils ont reçu un mandat lors de l’élection mais qu’un mandat n’est pas un chèque en blanc.

C’est avec regret et tristesse mais aussi avec gravité, détermination et sérénité, que j’ai décidé de démissionner de mes fonctions d’adjoint aux Finances Publiques, aux Affaires Maritimes, aux Transports Publics et aux Affaires Européennes. On ne prend pas une telle décision à la légère sans une longue et mûre réflexion quand on est au service chaque jour des Roquebrunois depuis plus de 11 ans et qu’on aime sa commune.

Mais il ne m’est plus possible de continuer car je ne me sens plus en phase avec le Maire, car je ne comprends plus sa politique, car je n’ai plus confiance en lui, car je ne supporte plus ce qu’il est devenu. Je ne souhaite pas trahir mes valeurs et mes convictions.

On ne peut pas être Maire et absent des jours et des jours de Roquebrune : traiter les problèmes à la hussarde ou avec désinvolture, pendant les quelques jours de présence du mois, handicape le bon fonctionnement de la commune et il n’y a rien d’étonnant à ce que les Roquebrunois se sentent abandonnés.

Conséquence de cet état de fait la gestion communale est devenue une gestion à la petite semaine; on pare au plus pressé, on est au niveau de la bricole à réparer, dans une politique de « coups » à réaliser au fil des opportunités, à saisir ou non; tout est brouillon : ce qui est décidé un jour est défait le lendemain; on est dans l’incohérence et non dans le projet. Vous demandez un tableau prévisionnel des travaux pour améliorer la voirie, il n’y en a pas; mais, ici ou là selon l’importance de la personne qui le demande ou le hasard, on dit « oui » ou on dit « non ». C’est le choix du prince et celui de l’injustice. Pas de débat, pas de réflexion globale, les intérêts personnels l’emportent sur l’intérêt général.

Cela se double de pratiques anti-démocratiques :

je dénonce les domaines réservés du Maire (foncier, urbanisme, travaux, affaires portuaires) qu’il ne traite qu’avec son cabinet ou ses conseillers extérieurs privés.

Je dénonce la mise à l’écart des adjoints, le manque de considération de leur travail, l’ingérence inopinée dans leur délégation.

Je dénonce la sous-information des conseillers municipaux, presque jamais réunis, beaucoup sont laissés en déshérence; je rappelle que c’est une équipe qui a été élue.

A cela s’ajoute le comportement inadmissible du premier magistrat fait d’agressivité, de favoritisme, de chantage, de perte sang-froid. Je ne peux que dénoncer la manière dont le Maire a imposé le boycott puis la démission des élus du Conseil communautaire.

Comme vous le voyez, ce n’est pas un différent entre 2 hommes mais une différence entre 2 politiques : la mienne s’appuie sur la présence, l’écoute, le respect, la justice, la démocratie et la mise en place d’un projet global, nécessaire à l’heure de l’entrée dans la future communauté agglomération

Il ne reste plus grand-chose de l’esprit du 1er mandat. C’est avec tristesse que j’ai pris ma décision, mais je ne peux plus en mon âme et conscience cautionner la politique du Maire et Luc Jousse n’est plus à mes yeux porteur de l’avenir de Roquebrune.

J’ai décidé de reprendre ma liberté d’expression et de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

Bien évidemment, j’assume mes responsabilités d’élu : je reste conseiller municipal au service de tous les Roquebrunois, mais dans un statut affiché d’opposition constructive à la politique déraisonnable menée par le Maire. Je serai là, bien présent, en capacité de leur apporter mon dévouement, mon expérience et mes compétences.

MA DEMISSION D’ADJOINT AUX FINANCES

C’est l’occasion de dire ici les raisons de mon désengagement en tant qu’adjoint aux finances.

Mon désaccord porte sur le fond comme sur la forme.

La situation est extrêmement grave : la commune est déjà surendettée : 41 M d’euros soit une dette de près de 3 400 euros par habitant, c’est un record ! Nous avons perdu notre triple A et les banques ne veulent plus nous prêter ou alors avec parcimonie et à des taux prohibitifs (5,8% pour le dernier emprunt !). Le remboursement de la dette pèse déjà 20% des recettes ; il plombe le budget actuel et obère l’avenir. Il nous faudrait du répondant, mais nous n’avons plus les moyens d’investir.

Le budget n’est jamais respecté par le Maire : voté en équilibre, il est miné par les dérapages incessants, des dépenses nouvelles qui sont le fait du prince. Cette année il a fait fort en multipliant les cérémonies et manifestations : rallye des Roches Brunes, défilé de voitures anciennes, concert lyrique, la multiplication des inaugurations… dépenses qui se rajoutent à un programme annuel déjà très chargé .

Certains marchés publics gérés directement par les services, ont tendance à dépasser le plafond prévu, sans que le service financier soit à même de les contrôler, les dépenses lui parvenant après coup, avec l’accord du Maire. Ce n’est pas sérieux !

Ces dépenses inopinées, non prévues au budget demandent des acrobaties récurrentes pour faire face; mais aujourd’hui ce n’est plus possible : je ne sais pas comment nous allons terminer l’année.

Je constate aussi l’inflation des dépenses d’avocat et je suis inquiet par exemple de la multiplication des contentieux qui pèsent sur les finances

Malgré mes mises en garde les dépenses sans frein ont continué ces derniers mois: 200 000 euros pour les études virtuelles d’un hypothétique musée d’art contemporain, 200 000 pour l’achat de cinq 4X4 pour la PM, 50 000 euros pour la location de 2 bateaux, sans compter la dernière facture de restaurant, de plus de 3 000 euros.

On ne peut pas être Maire et gaspiller ainsi les deniers publics surtout en temps de crise :

C’est au minimum de l’irresponsabilité et du « je m’en foutisme », au pire on peut s’interroger sur les fondements de ces décision.

Je n’ai eu de cesse, tout au long de cette année, d’alerter, à de nombreuses reprises, directement le Maire, les services ou encore le Conseil Municipal, sur les dépassements budgétaires : sans rencontrer la moindre écoute. Courant août, lors d’un dernier entretien que j’avais minutieusement préparé avec le service financier, toutes mes remarques et propositions ont été balayées par le Maire en quelques instants, avec une désinvolture stupéfiante et la seule perspective énoncée par lui de recourir une fois de plus à l’emprunt, c’est à dire une fuite en avant dans l’endettement. Aucun débat n’a été ouvert sur les finances depuis lors.

Le dernier sujet de défiance concerne le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de la commune : j’ai été délibérément tenu à l’écart de toute information; certes ce rapport est confidentiel et le Maire n’a aucune obligation à mon égard, mais je relève qu’il a été remis au 1er adjoint et aux Secrétaires généraux ; je m’interroge sur son contenu qu’on s’est gardé de me communiquer.

Enfin, Monsieur le Maire gardant de plus en plus par devers lui l’essentiel des informations concernant ses domaines réservés, je n’ai plus une vision suffisamment claire sur les dossiers recoupant mes délégations; outre le désagrément de décisions prises sans aucune concertation, cette situation de sous-information m’a amené à souhaiter me libérer de ces délégations.

Compte tenu de tous ces éléments, le 27 septembre, j’ai envoyé à Monsieur le Maire un courrier demandant d’être relevé de mes délégations en lui précisant que je restais au Conseil municipal dans un statut d’opposition constructive

Vous l’avez compris, vous pouvez compter sur moi, comme vous le savez je ne suis pas favorable à la politique de la chaise vide. Je serai vigilant car il faut mettre un terme aux dépenses excessives, repartir sur des bases saines et proposer une vraie politique d’ensemble pour l’avenir de la commune.

Michel Bouvard, Conseiller municipal

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